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Actualités France

Grenelle de l'environnement : quels résultats espérer dans le domaine de l'eau ?

28 septembre 2007 Paru dans le N°304 ( mots)
Grenelle de l'environnement : quels résultats espérer dans le domaine de l'eau ? Que peut-on attendre, dans le domaine de l'eau, de ce « Grenelle de l'environnement » censé créer les conditions favorables à l'émergence d'une nouvelle donne française en matière d'environnement ? Alors que s'achève la première étape consacrée à l'élaboration de propositions d'actions par les groupes de travail constitués pour préparer cette échéance, il n?est pas inutile de s'interroger sur les mesures concrètes susceptibles d'émerger de cette démarche. On ne contestera pas ici l'intérêt, voire la nécessité, de favoriser le débat public, de réunir autour d'une même table les représentants de l'Etat, des collectivités territoriales, des syndicats, des entreprises et des associations pour débattre, échanger, dégager des convergences, identifier des points de blocage et dresser ainsi un état des lieux de la société française sur les grands enjeux écologiques du moment. Cette démarche est d'autant plus nécessaire que certaines thématiques ? on pense aux OGM, aux modes de transports ou à la lutte contre les changements climatiques - n?avaient pas gagné jusqu'à présent la place qu'elles méritaient au sein du débat public. Pour l'eau, la donne est toutefois différente. Aucun groupe spécifique n?a d'ailleurs été consacré à ce thème quand les groupes de travail du Grenelle ont été constitués. Les problématiques de l'eau seront donc essentiellement abordées au sein du groupe 2, consacré à la biodiversité et aux ressources naturelles. Il faut dire que la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, dont les décrets d'applications commencent à sortir, est la résultante de plus de 10 années de débats, concertations, tergiversations, abandons, relances, menées par cinq ministres de l'environnement successifs. Ces débats ont permis d'identifier la plupart des grands enjeux de notre politique de l'eau. On peut regretter qu'ils n?aient finalement abouti qu'à la définition d'un plus petit dénominateur commun dont la loi du 30 décembre 2006 est la traduction la plus directe. Mais fallait-il à nouveau rentrer dans une phase de réflexion et rouvrir des débats dont les termes sont désormais largement connus ? La loi votée crée un nouveau cadre qui permettra sans doute de faire face à certains enjeux. Mais elle laisse pendantes, faute de volonté politique affirmée, d'importantes problématiques. C?est par exemple le cas des pollutions d'origines agricoles. Le dossier des nitrates bretons est un cas d'école. D?abord parce qu'il est une nouvelle illustration de la mise en ?uvre du principe pollué/payeur : ce sont bien les contribuables et les consommateurs qui financeront le plan de résorption mis en place. Ensuite parce que la gestion du dossier a mis cruellement en lumière le fait que les éventuelles sanctions financières bruxelloises étaient largement plus préoccupantes que la réalité de la pollution elle-même? Pour faire face à cet enjeu et à bien d'autres, pour agir et ne plus subir, il est urgent de passer du « dire » au « faire ». On accueillera donc avec intérêt, mais sans illusion excessive, les avancées issues de ce « Grenelle de l'environnement » car le débat ne vaut que s'il débouche sur du concret. Or, dans le domaine de l'eau, il a trop souvent servi d'alibi pour ne pas engager les mesures courageuses nécessaires, masquant ainsi l'absence d'une vraie volonté politique.